Agnès Buzyn, la ministre de la santé n’écarte pas la possibilité de rendre obligatoire onze vaccins, notamment ceux contre la coqueluche, l’hépatite B et la rougeole, pour une durée qui peut aller de cinq à dix ans. C’est en tout cas ce qu’elle a déclaré lors d’une interview au journal le Parisien. Focus.
La France emboite le pas à l’Italie
Actuellement en France, seuls trois vaccins, à savoir ceux contre la polio, le tétanos et la diphtérie, sont obligatoires. Mais bientôt cette liste pourrait s’allonger en y ajoutant les vaccins seulement recommandés : coqueluche, hépatite B, rougeole, oreillons, rubéole, bactérie Haemophilus influenzae, pneumocoque et méningocoque C. La ministre estime que bien que la coercition va à l’encontre de ses convictions, elle est une bonne chose lorsqu’elle permet à la société d’aller de l’avant, en arguant que la situation est urgente et nécessite la mise en place de cette obligation. Agnès Buzyn a notamment affirmé que la rougeole réapparaît en France, d’où la nécessite d’appliquer cette mesure, afin de faire face à « un vrai problème de santé publique ». Et d’ajouter qu’il est inadmissible dans un pays comme la France que des enfants en meurent. La France a été précédée dans ce sens par l’Italie qui a récemment rendu obligatoire pas moins de douze vaccins pour tous les enfants en crèche et en maternelle.
Un travail de sensibilisation s’impose
Parallèlement à la mise en place de cette mesure obligatoire, un travail de sensibilisation est nécessaire, afin d’expliquer aux familles l’intérêt des vaccins pour protéger leurs enfants contre toutes sortes de maladies dangereuses. « La vaccination, ce n’est pas seulement l’intérêt qu’on y trouve soi-même, c’est un enjeu de solidarité, une façon de protéger l’ensemble de la société », martèle Agnès Buzyn. Ce qui est sûr c’est que cette décision, si elle venait à être approuvée, va faire couler beaucoup d’encre, entre partisans et réfractaires, y compris parmi les étudiants suivant une formation industrie pharmaceutique.